À quoi sert un informateur ? Mathias El Berhoumi interviewé sur la période de consultation royale

Une interview à retrouver sur RTLinfo :

https://www.rtl.be/info/belgique/politique/consultation-royale-a-quoi-sert-un-informateur–1128893.aspx

Le roi Philippe a désigné jeudi comme informateurs l’actuel vice-Premier ministre MR Didier Reynders et l’ex-vice-Premier ministre socialiste flamand Johan Vande Lanotte en leur demandant de faire un premier rapport la semaine prochaine. Mais au fait, à quoi sert un informateur?

On le sait, les résultats des élections rendent extrêmement compliquée la formation d’un gouvernement fédéral. En Belgique, les différentes étapes sont relativement codifiées. En cas de crise, le Roi et les chefs des partis doivent, souvent, faire preuve de beaucoup de créativité. Mathias El Berhoumi est professeur en droit constitutionnel. Il rappelle le rôle-clé de l’informateur: « C’est une personnalité politique qui va être chargée de voir quelles sont les formules de gouvernement possibles, quelles sont les coalitions possibles compte tenu de la nouvelle composition de la Chambre des Représentants. Il va aussi consulter la société civile. Voir quelles sont les grandes attentes par rapport au prochain gouvernement fédéral. » Au terme de ce travail, l’informateur effectuera un rapport pour le Roi. Pour y parvenir, il doit discuter avec les différents partis politiques et tenter de faire évoluer leur position.

Etape suivante, un formateur

Si la tâche s’avère trop compliquée, des solutions existent. « A ce moment-là, ce sont d’autres personnalités, du monde politique encore, et d’autres familles politiques que celle de l’informateur qui vont entrer en scène et essayé de voir si malgré tout il n’y a pas une marge de manœuvre pour trouver un accord« , ajoute Mathias El Berhoumi. Si cela ne fonctionne toujours pas au bout de plusieurs semaines, de nouvelles élections pourraient être organisées.

En revanche, si un accord est trouvé, le Roi nomme un formateur qui deviendra très probablement le futur Premier ministre. « Il devra réunir un certain nombre de partis qui, idéalement, disposent d’une majorité à la Chambre des Représentants. Avec ces partis, il va négocier un nouveau programme de gouvernement. Les grands axes de la politique qui sera suivi pendant les 5 prochaine années, ainsi que la répartition des postes ministériels entre les futurs partis de cette coalition », conclut le professeur en droit constitutionnel.

De nombreuses étapes sont donc encore au programme avec un calendrier totalement libre. Impossible de savoir dans combien de temps, la Belgique aura un gouvernement fédéral.